Regards croisés entre Polytechnique et Harvard : rapport Futuribles
Les déclarations de diplômés de grandes écoles françaises (HEC, AgroParisTech…), lors des cérémonies de remise des diplômes en 2022, mettant en cause l’utilité sociale d’une carrière en entreprise, ainsi que des enquêtes réalisées, en France et à l’étranger, sur les nouvelles exigences des jeunes diplômés à l’égard du travail, conduisent à s’interroger sur leurs attentes. Dans ce contexte, La Fabrique de l’industrie a souhaité comparer les aspirations de jeunes diplômés de l’Ecole polytechnique (X) et de l’université Harvard aux Etats-Unis. Elles ne sont pas identiques, les premiers insistant davantage sur la qualité des relations dans le travail, les seconds considérant le travail comme une transaction entre sa rémunération et l’investissement personnel.

Principaux enseignements :

  • Défi de l’excellence : La plupart des alumni appartiennent à des milieux sociaux privilégiés qui les ont préparés à affronter la compétition ; les études ont aiguisé leur sens de l’exigence envers eux-mêmes et renforcé leur capacité de travail (les Français sont aussi marqués par les classes préparatoires).
  • Sentiment de désillusion lors de l’entrée sur le marché du travail : nombre d’alumni ont été déçus par leur environnement professionnel et estiment difficile de trouver un équilibre entre activité professionnelle et vie personnelle.
  • Les polytechniciens attachent plus d’importance que leurs collègues de Harvard à accroître leurs compétences en début de carrière, ces derniers privilégiant la possibilité de monter en grade.
  • Les attentes sont les mêmes vis-à-vis de leur hiérarchie : ils souhaitent une autonomie, de la confiance, de l’écoute et de l’accompagnement, ainsi que la reconnaissance de leurs compétences.
  • La possibilité de consacrer du temps à une vie extraprofessionnelle et donc la nécessité de trouver un meilleur équilibre, sont un leitmotiv dans les propos des deux populations.
  • L’utilité sociale de leur travail : si les jeunes de l’X formulent des attentes fortes par rapport à l’engagement de leurs entreprises en matière d’environnement, ceux de Harvard privilégient la dimension matérielle de leur travail.
  • La rémunération : les diplômés de Harvard lui accordent plus de priorité que ceux de l’X qui attachent plus d’importance aux conditions de travail, aux missions de l’entreprise et à l’équilibre de vie.

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