Me Alain BENSOUSSAN, référence incontournable du droit des nouvelles technologies, était l’invité d’honneur de la Commission juridique à la mi-mars. À cette occasion, il a évoqué les incroyables opportunités que peut présenter l’usage de l’IA (Intelligence Artificielle) dans l’exercice quotidien de leurs fonctions. Ainsi, pour peu que l’on maîtrise suffisamment ce qu’il dénomme l’art de « l’invite » (plus connu sous le nom de « prompt »), à savoir la manière dont des instructions précises et complètes doivent être données à l’outil d’intelligence artificielle, quel qu’il soit, l’usage de l’IA garantit un gain de temps incroyable dans l’analyse et la rédaction de divers documents juridiques. Cela implique toutefois de maîtriser suffisamment la matière juridique car ce qu’on dénomme les « grands modèles de langage » sont encore en genèse et leur production doit faire l’objet d’un contrôle rigoureux et averti. En effet, si ces modèles peuvent compulser les quantités phénoménales de données juridiques, ChatGPT, que nous avons interrogé sur le sujet, précise : « la machine peut parfois manquer de subtilité dans l’interprétation des nuances juridiques ou produire des résultats imprécis. La relecture humaine permet donc de garantir l’exactitude, la cohérence et la pertinence des documents produits, assurant ainsi la qualité du travail juridique.

En somme, si les grands modèles de langage offrent un potentiel considérable dans le domaine juridique, leur utilisation efficace nécessite une collaboration judicieuse entre l’intelligence artificielle et l’expertise humaine. ».

Les juristes ont donc encore de beaux jours devant eux, pourvu bien sûr qu’ils saisissent cette opportunité en s’adaptant à ce nouvel environnement !